Mié Coquempot / K622
Danse contemporaine
Mié Coquempot (1971 – 2019) a étudié plusieurs techniques de danse de 1976 à 1988 : ballet, claquettes, caractère, moderne avec les techniques Graham et Limon, Nihonbuyo (traditionnelle japonaise), jazz, modern-jazz et contemporain. Parallèlement, elle se forme au piano et à la théorie musicale au Conservatoire de Genève. Elle est admise à la Julliard School à New-York en 1989, mais décide de rentrer en Europe pour rejoindre la compagnie Junior Stepping Out Jazz Dance Company.
Débutant sa carrière professionnelle en 1990, elle a dansé dans les compagnies de Rheda Benteifour, Odile Duboc (CCN Belfort), Peter Goss, Daniel Larrieu (CCN Tours & Astrakan), Serge Ricci. Elle a également ponctuellement travaillé avec William Forsythe, Simon Frearson, Prue Lang, Armando Menicacci, Fabrice Dugied, Aurélien Richard et Jérôme Marin.
Formée à la musique autant qu’à la danse, Mié Coquempot a axé son travail de création sur un dialogue singulier et radical entre ces deux formes d’expression. En 1998, elle a fondé sa compagnie K622, du nom du Concerto pour clarinette et orchestre de Mozart.
Par une observation aigüe des articulations entre temps et espace, ses recherches s’attachent à une écriture du mouvement en dialogue avec la musique. La pluridisciplinarité et l’exploration des frontières entre danse, musique et image sont également fondatrices de son travail.
Mié Coquempot est l’auteure de plus de 35 pièces chorégraphiques, ainsi que de plusieurs œuvres lyriques et transmedias (films, édition, objets numériques…) Après deux premiers solos AN H TO B (1997) et NOTHING BUT (1998), elle met en place les principes fondamentaux de son écriture, développés notamment dans les pièces TRACE (2002) composée avec Ryoji Ikeda et inspirée du mouvement Gutaï.
Suivent SANS OBJET (2004) sur une partition de Earle Brown avec l’ensemble 2E2M, ou encore JOURNAL DE CORPS (2008-2010) avec Natacha Nisic et Pascal Contet. En 2012, elle s’engage dans une collaboration avec le compositeur Pierre Henry et crée PH à partir trois de ses pièces musicales. En 2015, pour la création de RHYTHM, elle l’invite à composer une œuvre originale à partir d’une chorégraphie filmée. En 2017, elle signe 1080 – ART DE LA FUGUE, inaugurant un cycle dédié à Jean-Sébastien Bach. Il vient se refermer avec OFFRANDE, présenté en avant-première en 2019. Cette dernière création forme la première partie d’une œuvre coopérative, dont les chorégraphes Béatrice Massin et Bruno Bouché assureront les deux derniers volets. L’ensemble sera créé en 2021.
Régulièrement invitée sur les scènes nationales et internationales, elle a été notamment lauréate de la Villa Kujoyama à Kyoto au Japon. En France, elle a été artiste en résidence au Centre des Arts d’Enghien-les-Bains et au théâtre Paul Eluard de Bezons, scènes conventionnées, ainsi qu’artiste associée au manège de Reims, scène nationale. La compagnie K622 est associée au Paris Réseau Danse de 2020 à 2022.
Profondément investie dans la transmission, Mié Coquempot a partagé son expérience auprès des danseurs professionnels et des publics amateurs, dans une démarche ambitieuse empreinte d’une très grande générosité. Elle était régulièrement invitée en tant que professeure dans différents centres de formation, conservatoires et compagnies, et donnait des stages en France et à l’international. Elle s’est engagée avec passion et intégrité dans la représentation et la défense des danseurs et des chorégraphes. Elle était notamment membre de Chorégraphes Associé.e.s et de la commission Production et Diffusion des Entretiens de Valois. Elle a tenu le siège « chorégraphie » ainsi que la vice-présidence au sein de la commission Musique et Chorégraphie du conseil de gestion du fond pour la formation professionnelle des auteurs.
Mié Coquempot œuvrait sur tous ces fronts avec une énergie et un engagement qui lui ont valu un statut singulier auprès de la communauté des artistes chorégraphiques.
Prix et distinctions
1993 _ Médaille d’or et Prix Nijinsky au Concours International de Danse de Nagoya
1994 _ Médaille de la Fondation Nijinsky
2002 _ Lauréate de la Villa Kujoyama à Kyoto – en collaboration avec Jérôme Andrieu pour le projet TRACE